Spoiler:

Froid.
Obscurité.
Souffrance.
Mes yeux se fermaient sur l'objet qui transperçait ma chair.
Douleur.
Sérénité.
Libération.
Je tombais, le sol dur me brisait mon épine dorsale.
Hurlement.
Déchirement.
Incompréhension.
Elle hurlait, me secouant dans tous les sens. Elle criait sa rage.
Force.
Volonté.
Courage.
J'ouvris mes yeux. Elle était là. Ses deux globes noirs face à moi. Une ombre rouge sang me dominait. Je me souvins.
Haine.
Serment.
Promesse.
Je ne ressentais plus rien. Le mal était face à moi et avait sa véritable forme. Je ne sais comment mais mon bras se leva, et planta ce qu'il me restait de doigts dans son œil gauche, appuyant autant que possible, jusqu'à caresser son cerveau.
Cris.
Torture.
Tourment.
Mon bras retombait au sol. Immobile. Sans vie. Elle hurlait. Le nuage se contractait, mes os craquaient, se cassaient.
Temps.
Horreur.
Affliction.
Elle se releva, vociférant. Face à moi, se tenait le passé. Un passé douloureux. A l'image de cette créature de sang, une dague planté dans son poumon, une ouverture sur tout le ventre, un œil éclaté.
Fuite.
Ombre.
Hérésie.
Le nuage devint plus sombre. Il quitta mon corps, relâchant sa pression, et se concentra sur elle. Je criais ce qu'il me restait de voix. Elle hurlait ce qui lui restait d'humain.
Rage.
Trahison.
Renonciation.
Elle fuyait. Le nuage se dissipa, elle n'était plus là. Le passé n'était pas encore terminé. Mais une page se tournait. Mon espadon quitta mes mains, mon sang quittait mes veines, mon souffle quittait mes poumons. Ma vie quittait mon corps, et j'avais échoué. Le mal n'était pas disparu. Le mal existait encore. Le mal existerait toujours. Le futur n'est pas encore prêt pour être vécu. Mes yeux se fermèrent. Trois hommes se précipitèrent sur moi, un quatrième arriva. Puis je sombrais. Ils étaient là. Rien n'était fini.
Force.
Morale.
Cohésion.
Rassemblement.

L'envers du décor




Izzo est mort.


Une chape de plomb qui me tombe dessus et assome ma conscience.
Panique
Refus
Mes sens se brouillent.
Mon coeur se gèle.
Un bruit sourd.
On me parle mais je ne comprend pas. Ces mots tournent en boucle dans ma tête.
Des mots que je ne veux pas entendre. Que je ne veux pas comprendre.
J'entend quelque chose se briser quelque part en moi, comme si une porte s'ouvrait avec fracas, laissant sortir des bourrasques de pouvoir, de haine et de rage, si intense qu'elles me font chanceler. Je sens cette force atteindre mes yeux, les transformant en deux gouffres sans fond qui semblent avaler votre âme.
Le pouvoir, trop grand pour rester contenue dans mon corps, se mit à suinter par les pores de ma peau, s'élevant tel un nuage noirâtre aussi empoisonné que ma colère.
Mes doigts se ferment sur quelque chose, ce qui me ramène un instant à la réalité. Une Asura s'adresse à moi. Je ne capte que ces mots :

"C'est sur les reponsables de sa mort que tu devrais rediriger ta colère."

Je sens mes lèvres s'étirer dans un sourire sans joie.

Un fort.
On me suit, on me parle, mais je ne comprend qu'à moitié. J'entend son nom et ma rage se tourne immédiatement vers celui qui a parlé. Mon pouvoir cherche en lui, l'opresse pour avoir une réponse. Je sens cette "main" qui le serre inexorablement, sentant ses poumons suffoquer cherchant la douleur, rien que la douleur.
Ils cherchent à me fuir.
Du sang.
Pas de douleur.
J'entend un petit rire le pouvoir s'étend au fondations. Je ne saisis pas le pourquoi du comment, mais je m'en moque.
Pourquoi pas?
Ca n'a plus d'importance.
Ca suffoque.
Ca craque.
Ce se fend.
Ca souffre.
J'en tirerai bien du plaisir.
Mais ça ne compte plus.


Souffrez comme il a pu souffrir, c'est tout ce qu'il me reste.


Rouge et Or
Le norn en armure se plante devant moi.
Inébranlable
RESPONSABLE
Quelqu'un hurle.
Mes mains l'étranglent.
Le pouvoir l'étreint.
Suffocation. Rage.
Une dague apparaît dans ma main et glisse, faisant gicler le sang sur cette main qui me tue. Les tendons sautent, les muscles s'étiolent.
Liquide. Fer.
Du sang sur la langue. Je baisse les yeux sur une dague plantée dans ma poitrine. Mais la douleur n'est rien.
Le passé.
La douleur oubliée.
La force des mots.
J'entend ses mots qui me lacèrent le coeur, me broient l'esprit. Qui fait remonter en mémoire un passé oublié, mêlant amour douleur mépris sang meurtre.
Souvenirs des échecs, me rappeler ce que je suis et resterai à jamais.

Assassin
Meurtrière
Bourreau
Torture
Sang
Mort

Ma Vie

Une ombre qui n'a plus d'attache. Un pouvoir qui n'a plus de chaines. Une douleur sans nom qui n'a plus qu'un but : se déverser sur lui et l'emporter.
Ses yeux, sa bouche, ses oreilles saignent. Sa tête rebondit sur le sol. Du sang se répend. L'odeur me vrille le cerveau.
Cette montagne s'affaisse.
La vie le quitte.
Son regard s'enbrume.
Quelqu'un hurle de désespoir. Quelque chose qui n'est pas du sang tombe sur lui.
C'est moi qui hurle.
C'est moi qui pleure.
Rage
Colère
Défaite
Echec
Tristesse
Désespoir
Sa main vol jusqu'à mon oeil et le cueille. Plus de Sang. Douleur. Hurlement. En réponse, mes dents se plantent dans la chair de ses doigts et les lui arrachent.
Sa douleur fait écho à la mienne. Nos sang se mélangent. Nos haines s'atisent.




Quelque chose me touche. Sortant des tréfonds de mon âme.
Un parfum.
Un son.
Une voix.

"Ne meurt pas."




Egarement
Confusion
Incompréhension
Un instant qui lui suffit pour rassembler sa force collossale et abattre une dernière fois son espadon.
Il ne m'atteint pas.
La sensation me quitte. Aussi fugasse que forte.
Elle me laisse seule dans ma tourmente.
Rassemblant mes dernière forces, je fuis les lieux.
Douleur

Désespoir